Une vie au Pic du Midi

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 L'Histoire d'une légende

 

 

Il culmine à 2877 m.

Ce n'est pas le sommet le plus élevé des Pyrénées (l'Aneto culmine à 3404 m) mais il a une position très avancée par rapport à la chaîne,, donc bien dégagée, ce qui lui permet d’avoir un panorama exceptionnel tout autour de lui.

 

 

 

 

De plus l'accès est assez facile et il l'était aussi à l’époque ou l’idée de fonder cet observatoire à germé.

 

A notre époque il nous semble tout à fait naturel de construire en altitude ou d’y organiser des recherches scientifiques dans des observatoires sophistiqués mais, il y a plus de 100 ans, cela relevait de l’exploit tant les difficultés techniques et climatiques étaient nombreuses. La 1ère question étant déjà de savoir si une résidence humaine permanente était possible à presque 3000 m d’altitude.

Bien entendu cela ne s’est pas fait tout seul puisque entre le moment ou certains intellectuels de l’époque ont souhaité construire un bâtiment au sommet du pic et sa réalisation il s’est passé près d’un siècle.

 

 

 

Les premières observations « officielles » sont effectuées au début du 18esiècle lors d’éclipses totales de soleil par l’astronome François de PLANTADE qui fut le premier à décrire la couronne solaire et dont on se souvient aussi pour une raison tragique puisqu’il mourut à 70 ans au col de Sencours à la base du Pic.

 

Ramond de Carbonnières

 

Par la suite d’autres personnalités firent l’ascension pour effectuer des études scientifiques comme Ramond de Carbonnières, le célèbre Pyrénéiste, ou encore des botanistes ou géologues venus de Toulouse…

On peut citer aussi les physiciens MONGE et DARCET qui vers 1770 montent au Pic pour étudier la pression atmosphérique et qui ont été parmi les 1ers à émettre le souhait de construire un bâtiment au sommet.

Gaspard Monge  Jean Darcet

 

Un grand pas pour la réalisation d’un premier bâtiment à été fait lors de la fondation de la société Ramond à Bagnères de Bigorre, en 1866, qui avait pour but d’étudier les Pyrénées d’un point de vue scientifique. De nombreux physiciens et astronomes de l’époque comme Foucault ou Babinet étaient intéressés par le projet.

Mais le principal problème était de convaincre que la réalisation d’un observatoire en altitude était utile et surtout de récolter des fonds pour le construire…

 

En 1873 Le Docteur Costallat, membre fondateur de la société Ramond, installe une station météo provisoire au col de Sencours (station Plantade). Le but est d’effectuer des relevés météo mais aussi de prouver que la vie en altitude est possible en toute saison. .

 

 

 

Le Général de Nansouty fera des "hivernages" à Sencours, effectuant des relevés météo quotidiens.

L'ingénieur Vaussenat, se charge de trouver des fonds pour la construction d'un bâtiment au sommet...

Cette période est relativement mouvementée.

De nombreuses anecdotes montrent que la vie la haut était loin d’être facile. Surtout l’hiver.

En décembre 1874 le refuge qui abritait le général de Nansouty et les 2 personnes qui vivaient avec lui fut quasiment détruit par une tempête et il leur fallu près de 16h pour redescendre dans la vallée dans 1m80 de neige.

En juin 1975 de terribles inondations  ravagèrent le Sud-Ouest de la France mais grâce aux prévisions météorologiques de Nansouty certains désastres purent être évités. Ce fait, relayé dans des journaux parisiens, a contribué à faire accepter le projet d’observatoire.

 

 

Charles Marie Etienne

Champion du Bois de Nansouty

(1815 - 1895)

 

Célestin Xavier Vaussenat

(1831 - 1891) 

 

 

 

 

Début de la construction de l’observatoire au sommet 1878.

 

 

1882 - 1891

Direction de

C.X. Vaussenat

 

L'observatoire s'agrandit

Expériences au sommet (Lenström)

Débuts de l'astronomie

1891 Vaussenat, malade, quitte le Pic et meurt une semaine plus tard...

 

 

1882 - 1914

Direction d'

Émile Marchand

 

Étude de la botanique au Pic du Midi

Construction de la 1ère coupole:

la coupole Baillaud

 

1920 - 1937

Direction de

Camille Dauzère

 

Radiodiffusion

Route jusqu'aux Laquets

 

 

Étude

des rayons cosmiques

Nouveaux bâtiments

Invention

du coronographe par Bernard Lyot

 

1937 - 1947

Direction de

Jules Baillaud

 

Marcel Gentili fait don de sa coupole et de son télescope de 60 cm à l'observatoire

 

1947 - 1981

Direction de

Jean Rösch

 

Arrivée de l'électricité

Mise en service du téléphérique

Construction du bâtiment interministériel

Télescope de 1m

Début de la construction du 2m (TBL)

 

 

Les années 80

Jean-Paul Zahn

 

Concurrence des autres grands télescopes et des satellites, fin de la météorologie, l'observatoire parait condamné...

 

Les années 80

Michel Blanc

 le projet "Pic 2000"

 

Développement touristique mais survie de l'astronomie!

 

 

 

 

 

 

 

 


 

 

 

LA VIE AU SOMMET

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

L’activation du projet « Pic 2000 » a relancé un nouvel élan d’espoir à la communauté scientifique qui s’était battue pour conserver ce site.

 

Aujourd’hui, l’activité tourne sur deux points majeurs :

 

                   - l’activité touristique,

 

                   - l’activité scientifique.

 

 


 

 

L’activité touristique :

 

Celle-ci repose sur un panorama de la chaîne pyrénéenne et de la vallée de la Garonne qui va laisser le touriste sur le charme du Pic du Midi.

Sur place, tout est fait pour que la « magie » perdure : musée, restauration, produit de nuit, visite des coupoles,…

 

 

 

 

 

L’accès au sommet se fait soit par téléphérique soit, pour les plus courageux, à pieds depuis le Lac d’Oncet

(ou de La Mongie pour les plus audacieux)

Cette activité est ouverte toute l’année en dehors des créneaux de maintenance du téléphérique et des installations.

 

 

 

 


 

 

 

 

L’activité scientifique :

  

 

Elle s’articule autour de 4 domaines :

 

                    a- Astrophysique

                    b- Aérologie

                    c- Médecine de montagne

                    d- TDF

 

ainsi que d’activité annexes telles que le CNES, MATRA et France Telecom pour certaines mesures de leur équipement.

 

 

a- Astrophysique

 

 

L'engouement de la recherche scientifique peut s'exprimer par ces quelques mots de A.CACHON :

 

« Parfois le Pic, tel un vaisseau sur l’Océan,

semble naviguer sur la mer de nuages et,

en contemplant le ciel pur au-dessus de sa tête,

l’Astronome pense aux gens qui habitent sous ces nuages et reçoivent la pluie…

alors que lui attend patiemment les photons qui viendront mourir dans son récepteur placé au foyer de son télescope »

 

 

La recherche au Pic du Midi a toujours était associée à la cosmogonie, c’est-à-dire à l’étude de la formation du système solaire.

De nombreuses observations ont porté et portent encore sur la physique solaire, l’évolution des planètes et des petits objets (astéroïdes et comètes).

 

Au fur et à mesure des découvertes et du développement de l’astrophysique dans de nouveaux domaines tel que la cosmologie (étude de la formation de l’Univers), le Pic du Midi s’est vu se doté de nouvelles techniques de recherches (amélioration de la spectroscopie, la polarimétrie, Musicos, NARVAL,…) et de nouveaux axes de recherches concernant le rayonnement, les galaxies, l’évolution de la physique stellaire, le magnétisme des étoiles,…

 

 

Les instruments :

 

-TBL (Télescope Bernard Lyot) :

 

Anciennement appelé Télescope de 2m, cette imposante architecture de  2 m d’ouverture est dédiée principalement à l‘étude de la physique stellaire et plus particulièrement au magnétisme des étoiles massives.

C'est le plus haut télescope de France et le plus grand.

Totalement informatisé et équipé de caméras CCD, il utilise le système NARVAL

(le frère d’ESPADON employé au CFHT)

 

 

         

 

 

 

 

-T1m :

 

Abrité sous la coupole Gentili, ce télescope est dédié à la cosmogonie. Le miroir de 1 m a été offert par la NASA pour la recherche des sites d’alunissage du programme Apollo.

 

 

 

 

 

 

 

 

  

-T60 :

 

 

Ce télescope au réservé à l’usage des amateurs qui veulent travailler dans un milieu approprié pour de la recherche ou à des fins personnelles. Avec cet instrument, il est possible d’utiliser tout un panel de matériels adaptés à la capture d’images planétaires, du ciel profond, de spectroscopique,…

Il est sous la gestion de l’Association T60.

 

 

 

 

 

 

 

-Coronographe :

 

Instrument qui permet de créer une éclipse de soleil artificiellement pour étudier la chromosphère et la couronne solaire.

CLIMSO est le dernier appareil en date mis en service et qui est utilisé par les membres des OA (Observateurs Associés) sous la direction de Jacques-Clair NOEMS et Raphaël JIMMINEZ, le tout sponsorisé par FIDUCIAL.

Le but de ces observations est la compréhension de la machine solaire qui reste un grand sujet de recherche.

 

 

 

 

 

-Lunette Jean Rösh :

 

Cette lunette de 50 cm de diamètre a su tirer profit du site exceptionnel du Pic du Midi pour observer avec haute définition la surface photosphérique et chromosphérique du Soleil.

A l’aide de son spectrographe, les observations portent sur la granulation, les structures magnétiques de la photosphère et de la chromosphère, les filaments, les protubérances ou les spicules.

La qualité du site et de l'instrument permet d'observer des détails d'une centaine de kilomètres.

 

 

 

 

 

 

b- Aérologie

 

 

 

 

Même si les relevés météorologiques faits par l’Homme a été remplacés par des instruments de mesures automatiques, une branche de la météorologie perdure : l’aérologie

Elle est essentiellement vouée au suivi de l'évolution de la concentration de l'ozone troposphérique, mais aussi à l'étude de l'électricité et des précipitations atmosphériques.

Cette activité est scientifiquement justifiée à l'échelle de plusieurs décennies.

 

Le laboratoire s'intéresse au Pic du Midi :

                                        - aux données du champ électrique
                                        - aux données d'ozone
                                        - aux données de la chimie des précipitations
                                        - aux données météorologiques

 

 

 

 

 

 

c- Médecine de montagne

 

 

 

Le Centre de médecine d'urgence réalise des études sur la pathologie de la vie et de l'effort en altitude.

La médecine de montagne porte sur :

 

                                   -Physiologie de l'altitude

                                   -La prévention

                                   -Les évènements climatiques

 

 

d- TDF

 

 

Bâtiment interministériel implanté sur le point culminant du Pic-du-Midi à 2788 m d’altitude

 

                                      -Construit dans les années 60

                                      -Emetteur : 103 m de hauteur

                                      -Portée : 300 à 400 km

                                      -Antenne hertzienne, TNT…

 

 

 

 

 

 

 

Au travers du temps, le Pic du Midi a su tirer ses lettres de noblesse en montrant son efficacité tant au niveau de son site exceptionnel que dans ses nombreuses observations qui ont permis de grandes découvertes et des images hors du commun.

Malgré les différentes controverses de la société, cet observatoire a toujours gardé la tête haute grâce à des personnalités qui ont toujours cru en son potentiel scientifique.

 

Aujourd'hui encore, ce lieu magique fait rêver de nombreux scientifiques et amateurs qui ont la chance de côtoyer un sommet qui navigue sur une mer de nuage tel un vaisseau spatial.

 

 

 

 

Pour conclure, nous pourrions finir ce texte par une phrase qui pourrait définir le Pic du Midi à savoir

 

 

 

 

 

 

"Le Pic est un lieu où nous survolons les emmerdes

tout en chatouillant les pieds des Dieux".

 

 

                                                                                                                                                                                                                    

           

                                                                                                                                                                            

Texte écrit par   

                                                  

  Nathalie GALLON  (Betty Boop)

et Lionel BIREE