HUBBLE ??

C’est qui, c’est quoi ?

 

 

Texte de la conférence présentée le 17 octobre 2009 à CLASSUN

par Corinne LAMAISON et Béatrice BAUDIS

 

 

 

L'HOMME

 

- Biographie

- Ses travaux

- La Loi de HUBBLE

* Spectroscopie

* Effet DOPPLER-FIZEAU

* Céphéides

- La Constante de HUBBLE

- La séquence de HUBBLE

* Les galaxies elliptiques

* Les galaxies spirales et spirales barrées

* Les galaxies lenticulaires

* Les galaxies irrégulières

 

LE TÉLESCOPE SPATIAL

 

- Présentation

- Composition du télescope

* Matériels de fonctionnement

* Matériels scientifiques

- Fonctionnement de l'optique

- Missions d'entretien

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

L’HOMME

 

Biographie

 

 

Edwin Powell HUBBLE naît le 20/11/1889 dans le Missouri (USA).

Il obtient un premier diplôme de mathématiques et astronomie en 1910.

Puis il abandonne l’astronomie pendant 3 ans pour des études de droit où il obtient un master.

Après cela, il revient à l’astronomie où il obtient un doctorat en 1917.

 

 

A l’issu de ces études, il obtient un poste de chercheur à l’observatoire du Mont Wilson en Californie, il y poursuivra toute sa carrière de recherche.

Son arrivée au mont Wilson coïncide plus ou moins avec l'achèvement du télescope Hooker de 250 cm, le plus puissant télescope à l'époque.
 

 

Il décède le 28 septembre 1953.

   

 

Ses travaux

 

Les travaux effectués avec le télescope Hooker lui permettent de prouver que les nébuleuses ne font pas partie de notre Galaxie.

 

 

La première nébuleuse identifiée est NGC 6822 en 1925 suivra la galaxie du triangle en 1926 puis celle d’Andromède en 1929.
Il a également découvert l’astéroïde Cincinnati, le 30 août 1935.

 

A cette époque, en collaboration avec Milton HUMANSON et en utilisant la spectroscopie, il établit la relation entre la distance des galaxies et leur vitesse d’éloignement appelée: loi d’HUBBLE.

Il a également classé les galaxies en les regroupant sur des critères morphologiques en 1936.

 

 

1ère contribution importante

 

La Loi de HUBBLE

 

"Les galaxies s'éloignent les unes des autres à une vitesse proportionnelle à leur distance"

 

 

Autrement dit, plus une galaxie est loin de nous, plus elle semble s'éloigner rapidement.

Cette loi ne concerne bien évidemment que la partie de l'univers accessible aux observations.

 

 

V=H0.d

 

 

La vitesse V des galaxies est déduite de la formule Doppler,

La distance d mesurée par les céphéides,

 

H0 est la constante de HUBBLE.

 

La lettre H étant bien sûr utilisée en l'honneur de HUBBLE.
L'indice 0 est utilisé pour indiquer la valeur de la constante à l'instant présent.

Celle-ci en effet n'est pas constante dans le temps.

Elle était plus élevée par le passé.
 

 


Comment HUBBLE est arrivé à cette loi ?

En utilisant la spectroscopie :

 

Rappels de spectroscopie

 

La lumière est un ensemble d’ondes, qui peuvent être caractérisées par une longueur d’onde λ.
Dans le cas de la lumière visible, les valeurs de λ sont comprises entre 400 nm (pour le violet) et 800 nm (pour le rouge).

 

 


 

Ce spectre est largement utilisé en spectroscopie astronomique car l’élément hydrogène est présent dans toutes les galaxies. En réalité, les astrophysiciens utilisent le spectre d’absorption car les étoiles (source lumineuse) sont entourées de gaz absorbant les radiations.

 

HUBBLE a comparé le spectre d’absorption d’un même élément chimique obtenu à partir du soleil (spectre de référence) avec celui d’autres galaxies.

 

Il s’est aperçu que pour un même élément chimique, il y avait un décalage des longueurs d’ondes vers le rouge donc une augmentation de la valeur de la longueur d’onde. Ce phénomène s’appelle redshift ou décalage vers le rouge.

HUBBLE interpréta ce phénomène comme une manifestation de l’effet Doppler-Fizeau, il en déduisit que les galaxies se déplacent les unes par rapport aux autres en conséquence, elles s’éloignent.

 


 

En utilisant l'effet DOPPLER-FIZEAU :

 

Lorsqu’un objet produit un son à intervalle de temps régulier, ce son est caractérisé par sa longueur d’onde λ ou bien sa période T (temps au bout duquel le son est reproduit à l’identique).

Lorsque la source de ce son se déplace, on a l’impression que ce son n’est plus le même.

 

 

Aussi longtemps que l'ambulance se rapproche de la personne les intervalles entre les fronts d'ondes se raccourcissent. On obtient donc un nombre plus important d’intervalles soit une augmentation de la fréquence.
On entend un son de plus en plus aigu.

 

 

Maintenant le véhicule s'éloigne de la personne. Les intervalles entre les fronts d'ondes sont alors plus longs. On obtient un nombre d’intervalles plus faible soit une diminution de la fréquence et donc un son plus grave.
La période augmente donc la longueur λ aussi

 

HUBBLE a transposé les résultats obtenus pour le son à la lumière.
En l’occurrence, comme les spectres sont décalés vers le rouge, il y a une augmentation des longueurs d’ondes des radiations lumineuses.
Il en a déduit que cette augmentation est dûe à un éloignement des galaxies les unes par rapport aux autres.
 

La Constante de HUBBLE

La constante de HUBBLE est le facteur trouvé par E.HUBBLE et G. Lemaître dans les années 1930, correspondant au taux d'expansion des galaxies entre elles.


La constante de HUBBLE a été établie en étudiant la vitesse des galaxies en fonction de leur distance par rapport à la terre.
 

 

Un parsec (pc) vaut 3,085 677×1013 km, soit environ 3,261 564 années-lumière,
un Mégaparsec (Mpc) vaut alors 3,085 677×1019 km.

 

(le parsec est la distance à laquelle se trouve un objet céleste que l'on voit sous le demi-angle de 1 seconde d'arc quand la Terre se trouve sur 2 points diamétralement opposés sur son orbite)

 

Cette constante s'exprime si on regarde les dimensions en vitesse par unité de distance.

En astronomie il nous faut prendre des grandes unités de distances, la plus courante c'est le parsec.

La constante de HUBBLE s'exprime généralement en km/s par Mpc (Mégaparsec = 106 pc)
Notre télescope spatial en X, Chandra vient de participer à la détermination de H.
Cette nouvelle valeur est cohérente avec les valeurs obtenues par d'autres méthodes et est valable sur les grandes distances (c'est à dire de plus en plus près du Big Bang).

C'est en combinant les informations X de Chandra avec les observations radio d'amas de galaxies, que les scientifiques ont déterminés leurs distances allant de 1,4 à 9,3 milliards d'années lumière.

 
Ils ont trouvé à cette occasion une valeur de 77 km/s/Mpc (+/- 15%) pour la constante de HUBBLE.
Ce résultat est en accord avec les valeurs trouvées par d'autres méthodes, notamment par le télescope spatial HUBBLE (72 +/-8 km/s/Mpc), de plus ce nouveau résultat est indépendant des méthodes précédentes et confirme l'age de l'Univers entre 12 et 14 milliards d'années.

La valeur actuelle est considérablement plus basse que la valeur initiale trouvée par HUBBLE (de l'ordre de 500 km s-1 Mpc-1). L'erreur commise par HUBBLE était due à une mauvaise estimation de la magnitude absolue des céphéides, aujourd'hui considérablement mieux connue.

L'inverse de la constante de HUBBLE est appelé le "temps de HUBBLE".

Si on suppose que les galaxies s'éloignent à vitesse constante, le temps de HUBBLE correspond à la durée depuis le Big bang. Ce serait donc l'âge de l'univers, il est actuellement estimé à 13.7 milliards d’années.

 

2ème contribution importante

 

La séquence de Hubble


Il s’agit d’une classification des types de galaxies basée sur des critères morphologiques développée en 1936.

Ci-dessous, le diagramme de la classification.

 

Les galaxies elliptiques : E

 

Les galaxies spirales : S

 

Les galaxies spirales barrées : SB

 

Les galaxies lenticulaires : S0

 

Les galaxies irrégulières : Irr

 

Les galaxies elliptiques

 

Le système de classification de HUBBLE compte les galaxies elliptiques sur la base de leur excentricité (c'est-à-dire de l'aplatissement de leur image).
Il les a nommées allant de E0 (pratiquement sphérique) à E7 (fortement allongée).
Ces galaxies ont un profil ellipsoïdal, leur donnant une apparence elliptique quel que soit l'angle de vue.
Les galaxies les plus grandes sont des elliptiques géantes.

La galaxie elliptique géante la plus proche de notre Galaxie est M87, dans la constellation de la Vierge, à 60 millions d'années-lumière.

 

 

Les galaxies spirales et spirales barrées

 

La séquence de HUBBLE se divise en deux branches qui représentent les galaxies spirales.
 

Une galaxie spirale consiste en un disque aplati constitué d'une structure en spirale, où de nombreuses étoiles se forment, et d'un bulbe central.
Une galaxie sur deux possède aussi une barre centrale qui s'étend à partir du bulbe central, à partir de laquelle les bras commencent et sont appelées spirales barrées.

 

Ces deux types sont ensuite subdivisés en fonctions de l'apparence de leur structure en spirale. Ces subdivisions sont notées d'une lettre minuscule suivant la dénomination principale.


Sa (SBa) : des bras diffus et très resserrées, un noyau étendu et lumineux
Sb (SBb) : les bras sont moins enroulés que ceux des Sa, et le bulbe est relativement plus faible
Sc (SBc) : les bras sont étendus et lâches, permettant de résoudre des amas stellaires et des nébuleuses en leur sein, le bulbe perd encore en importance par rapport à la catégorie précédente.
 

 

Notre Galaxie est généralement classée dans la classe SBb, ce qui en fait une galaxie spirale barrée avec des bras bien définis. Cependant, cette classification n'est qu'une hypothèse, dans la mesure ou nous ne pouvons pas observer la galaxie de l'extérieur.
 


 

Dans le diagramme de HUBBLE, les galaxies spirales régulières occupent la branche supérieure et sont notées S

.
 

 

La branche inférieure est occupée par les galaxies spirales barrées, notées SB.

 

 

 

Les galaxies lenticulaires

Au centre du diagramme, entre les elliptiques et les spirales, se trouve une classe intermédiaire, les galaxies lenticulaires notées S0.
 

Ces galaxies se composent d'un bulbe central brillant, à la manière des galaxies elliptiques, et d'une structure étendue en forme de disque qui l'entoure.

À la différence des galaxies spirales, le disque galactique des galaxies lenticulaires ne présente pas de bras spiraux et ne forme pas d'étoiles nouvelles en quantité significative.
Le bulbe est souvent la principale source de lumière d'une telle galaxies.

 

Les lenticulaires vues de face sont difficiles à distinguer des elliptiques de type E0, rendant la classification quelquefois incertaine.

Lorsqu'elles sont vues de profil, des bandes de poussière sombre sont parfois visibles par absorption devant le disque.
Lors de la publication initiale du schéma de classification de HUBBLE, l'existence des galaxies elliptiques était purement hypothétique.

HUBBLE pensait qu'il devait y avoir une étape intermédiaire entre les elliptiques les plus aplaties et les spirales.

Des observations antérieures démontraient que l'idée de Hubble était correcte et la classe S0 fut inclut lors de la présentation définitive de la séquence de HUBBLE par Allan Sandage.

 

 

Les galaxies irrégulières

 

Les galaxies qui n'entrent pas dans la séquence de HUBBLE car elle n'ont pas de structure régulière sont appelées galaxies irrégulières.
 

Hubble définit deux classes de galaxies irrégulières :

Irr I : ces galaxies au profil asymétrique n'ont pas de bulbe central ou de spirale évidente ; au lieu de cela, elles contiennent beaucoup d'amas individuels d'étoiles jeunes.
Irr II : ces galaxies ont une apparence asymétrique plus douce et ne sont pas clairement résolvables en étoiles ou en amas.
 

Dans sa classification étendue, de Vaucouleurs appela les galaxies Irr I des « Irrégulières de Magellan » , en référence aux Nuages de Magellan (deux satellites de la Voie lactée qu'Hubble classa dans la sous-classe Irr I).
 

La découverte d'une structure spirale très diffuse dans le Grand Nuage de Magellan mena de Vaucouleurs à re-diviser les galaxies irrégulières de la manière suivante :

 

- celles qui, comme le Grand Nuage de Magellan, présentent des traces de structure en spirale (notées Sm),

- celles qui ne présente aucune structure évidente, comme le Petit Nuage de Magellan (notées Im).

 

Dans la classification étendue, les Irr I sont généralement placées à la fin de la branche des galaxies spirales.